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dimarts, 16 d’abril del 2019

Le mur de l'enceinte

Parfois, et de plus en plus souvent, j’ai une grosse envie de me laisser aller, de me relâcher, de tout lâcher, de me désenchaîner, de me déverrouiller, de casser le cadenas. Bref, de me libérer. Je n’arrive pas, pourtant, à identifier ni la chaîne ni le cadenas. Pourtant, je les ressens, ils sont là. Bien sûr qu’ils doivent exister car je peine à respirer. Tout cela m’opprime et m’étouffe comme jamais. Il y a un mur, un mur trop haut en face de moi. Un mur si haut que je n’arrive pas à voir l’autre côté. Je n’ai aucune idée de ce qu’il y a là-dehors. L’angoisse me bloque tout raisonnement. En fait, le seul moment où je me sens un peu plus à l’aise dans la journée, c’est de nuit quand je dors, alors là, ça va. Je me plonge dans mon sommeil et je ne songe qu’à des bonnes choses, je rentre dans une spirale de rêves où je délivre momentanément toute cette souffrance. Pourtant, dès que je me réveille, le mur réapparait et ne me quitte plus. En tout moment, je suis tellement plaqué contre ce mur que je n’arrive même à apercevoir rien d’autre dans mon quotidien. Je ne vois que ledit mur. En face, à gauche, à droit, toujours le mur. En raison de mon âge, j’ai un peu du mal a tourner le cou vers le haut mais en tout cas cependant, en lieu du ciel, de mon ciel bleu qui me rappelle la maison, je me trouve plutôt la retombée du mur inclinée vers l’arrière avec des fils barbelés concertinas pour ne pas le franchir facilement, et cela, le cas où j’eusse osé penser un jour à le franchir. Six mètres de hauteur, comment-ils veulent que je le fasse ? Putain d’escrocs de merde! Des caméras, aussi. Plein de caméras partout qui me regardent de tous les angles, je ne vois de qui il s’agit mais je constate le point rouge dans l’objectif qui m’indique que quelqu’un me suit et contrôle en tout moment. Depuis quelque temps, j’sais bien que j’suis dans le collimateur de ces autorités qui gèrent cette enceinte. Elles savent que je veux m’enfuir, que je suis déterminé pour casser un engagement, un deal auquel je m’avais soumis gentiment auparavant. Un jour de faiblesse bien peut-être, où j’avais signé n’importe quoi sans trop regarder. Le contrôleur responsable du gardiennage et de la surveillance de l’enceinte se demande lui-même sur moi: -Comment est-ce possible que cet enfoiré vienne encore une fois maintenant nous casser les couilles avec son saut pourri de mur de merde !!! Laissez-lui avancer et qu’il se fasse mal, c’est ça qu’il mérite !! Il fait partie de ces gens qui ne comprennent rien. Ils veulent tout avoir. Ils veulent profiter de nous et au même temps tester dehors. Ha, non, ça c’est pas possible !-. Dès que le monsieur dans le centre de contrôle m’a remarqué sur l’emprise périphérique de sûreté de l’enceinte, j’ai été convoqué tout de suite dans son bureau. Je croyais alors qu’une mise en demeure, un appel à l’ordre ou un truc comme ça allait venir à mon encontre mais, en plus de ça quand-même, j’ai suivi une sorte de drôle de visite médicale délirante, on va dire. Il m’a dit, en passant au fur et à mesure de la colère à la sympathie : -Vas y, saute le mur ! Si tu te blesses, je suis désolé, je te l’avais dit, de ne pas faire des conneries et voilà, je le vois venir de loin, comme t’es con, tu le feras, tu vas gâcher ta vie et celle de tes proches, et bon, le brave homme qu’on a tous connu, où est-il maintenant? Tu crois que tu seras plus homme pour traverser le mur et partir que si tu restes avec nous? En fait, c’était toi, écoute-moi bien, c’est toi, tout seul, qui s’a mis en face du mur. Tu n’étais pas obligé bon sang! Allez, viens, je vais te prescrire quelques médicaments, un petit secret qu’on va garder entre nous, tu vas les prendre comme je vais te dire et comme ça tu vas pas sauter, hein? Tiens ce verre, bois un peu d’eau avec maintenant que je te voie le faire. Surtout, Tu vas PAS sauter ! D’accord ? En revanche, tu vas commencer à tomber sur un joli rêve, très très agréable… Tout se passera bien ici peu à peu, il n’y aura plus de mur, ok? Comment arrive-t-on à être si cons parfois, hein? C’est toi qui t’as mis tout seul, le mur devant tes yeux ! Alors, tu me fais attention, tu vas suivre ce programme qu’on vient d’accorder ensemble et disons, dans un mois, tu auras tout oublié de cette impasse. On est des êtres humains, on a le droit d’en douter, de s’interroger, bien sûr, et c’est pour cela que pour ce petit groupe des gens comme toi on connait très bien la prescription. Tiens, prends ce papier avec la fréquence d’administration. Ne doutes pas revenir vers moi à la moindre hésitation et tremblement de cette drôle de tête que tu soutiens sur tes épaules, mon pauvre, car il faut réagir vite. On vient de te stopper en dernière minute, ton cadre de paranoïa était en fait assez avancé et crois-moi si je te dis que j’avais cru, et j’étais convaincu il n’y a que quelques minutes, que tu allais sauter le mur et foutre un putain de bordel monstre ! Et comment aurait–on expliqué tout ça à ta famille ?-. 

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